Tesla veut arracher au gouvernement canadien 43 millions de dollars (environ 27 millions d’euros) de subventions que le constructeur aurait réalisé en vendant 8 600 véhicules en un week-end. Du 10 au 12 janvier, quatre concessionnaires canadiens ont en effet fait du zèle en écoulant un nombre incroyable de voitures (dont 4 000 unités rien qu’à Québec !).
Tesla a-t-il siphonné le programme de subvention ?
Cette frénésie consumériste est d’autant plus suspecte qu’elle est intervenue peu de temps après l’annonce des autorités de la fin à venir du programme d’incitation octroyant un rabais pouvant aller jusqu’à 5 000 $ sur l’achat d’un véhicule électrique. Tesla, qui récupère les subventions après la vente, a épuisé ce qui restait de l’enveloppe.
Lire Canada : 8 600 ventes de Tesla en un week-end, un mystère à 43 millions de dollars
La somme énorme a éveillé les soupçons du gouvernement, qui a décidé de geler le versement et de mener une enquête. Le tout intervient à un moment où les tensions sont très vives entre le Canada et les États-Unis après l’épisode des tarifs douaniers (et la volonté incongrue de Donald Trump d’annexer le voisin du nord). Elon Musk étant le bras droit du locataire de la Maison Blanche, ses entreprises suscitent désormais une certaine méfiance.
Tesla se défend vigoureusement d’avoir « profité » du système, dans un courrier rédigé par Fereshteh Zeineddin, directeur des ventes du constructeur pour le Canada. Il affirme dans cette lettre interceptée par Electrek que les déclarations de ventes de l’entreprise sont conformes et que Transport Canada, qui gère le programme d’incitation, devrait le savoir. En substance, Tesla affirme avoir traité un arriéré de dossiers, ce qui explique le volume inédit des ventes.
Le groupe joue la carte de la victime en dénonçant une injustice qui lui serait faite, et menace désormais de poursuivre le gouvernement canadien si les fonds ne sont pas rapidement débloqués. Tesla déplore aussi des cas de harcèlement et d’insultes visant ses employés depuis l’éclatement de l’affaire, même si on peut supposer que cela remonte à bien avant, après les positions extrêmes d’Elon Musk — ce dernier a même qualifié le Canada de « pays fictif », ce qui évidemment n’arrange pas sa réputation ni celle de ses entreprises.
Pour le moment, les positions sont donc figées. Le Canada étant lancé dans de nouvelles élections fédérales, il reviendra au prochain gouvernement de gérer ce dossier.
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Source : Electrek
